Dernièrement, le Tribunal Correctionnel de Toulouse a entendu un récit fascinant alors qu’un ancien croupier et deux de ses complices étaient face à la justice pour avoir orchestré une arnaque malicieuse à la roulette électronique au Casino Barrière de Toulouse.

Avec un total de 11 700 € de gains obtenus par des moyens illégaux, les trois « escrocs » ne risquent cependant pas de subir de lourdes sanctions, car le casino a estimé le préjudice à 227 000 €, la responsabilité pesant donc sur l’établissement, qui aurait dû anticiper des failles dans son système de sécurité.

Nous revenons ici sur cette escroquerie à la roulette électronique relativement modeste, mais qui s'inscrit néanmoins dans un cadre élargi de malversations que l’on peut observer au sein des casinos à travers la France.

Arnaque à la roulette électronique au Casino Barrière de Toulouse.

Une arnaque à la roulette électronique orchestrée par un croupier fourbe

Entre mars et novembre 2014, trois individus, tous originaires de l’agglomération toulousaine, ont réussi à se faire passer pour d’exceptionnels joueurs de roulette électronique sans avoir recours à des stratégies complexes.

Dirigée par Christopher, un croupier de 25 ans employé au Casino Barrière de Toulouse, cette petite équipe, incluant sa fiancée et son meilleur ami, a réussi à accumuler en seulement huit mois la coquette somme de 11 700 € illégalement.

Une faille tactique dans les roulettes électroniques ?

Pour réaliser leur plan frauduleux, les jeunes escrocs n'avaient que peu besoin de connaissances spécifiques, similairement à d'autres arnaques observées aux machines à sous, il leur suffisait de bien comprendre le fonctionnement de la roulette anglaise électronique et surtout d’identifier les failles de sécurité présentes sur de nombreux modèles de cette technologie.

Concernant celle dédiée au Casino Barrière de Toulouse, le jeune croupier avait découvert que lorsque la bille était lancée trop lentement, le capteur qui signalait « rien ne va plus » ne se déclenchait pas, permettant ainsi aux mises de rester actives, ce qui contrevenait aux règles imposées pour ce jeu populaire.

Grâce à un code spécial dont il avait la maîtrise, il était en mesure d'enregistrer les mises de ses complices même après que la bille se soit arrêtée, ce qui lui conférait un avantage décisif.

En somme, jouer sur le bon numéro n’était pas un défi insurmontable et chacun des jeunes escrocs éprouvait une confiance absolue dans leur capacité à réaliser des gains à répétition.

Seulement 11 700 euros ? Un esprit rusé chez ces petits escrocs !

Il peut surprendre que ce groupe n’ait gagné que 11 700 € alors qu'une telle escroquerie aurait pu techniquement leur garantir des gains bien plus conséquents.

Néanmoins, il semblerait que la bande ait nourri une certaine inquiétude d'être démasquée par la direction du casino et se soit montrée patiente dans l'accumulation de leur butin.

Cependant, cette petite équipe et leur arnaque à la roulette électronique astucieusement planifiée finira par être démasquée…

L’interruption de la table de roulette électronique a entraîné des pertes de 227 000 €

Le Casino Barrière de Toulouse a porté plainte contre les trois jeunes escrocs dans l'espoir non seulement de récupérer les gains illégalement obtenus, mais également d'obtenir des dommages et intérêts, l’établissement estimant que l’interruption de la roulette anglaise électronique due à leurs actions avait engendré un préjudice de 227 000 €.

Après avoir entendu les représentants du casino ainsi que le trio de malfaiteurs la semaine dernière, le Ministère Public a requis à l'encontre des deux jeunes hommes des heures de travaux d'intérêt général, tandis que la jeune femme a été condamnée à une amende de 1 000 €, en plus de devoir rembourser les gains illégalement perçus.

Le jugement final ne sera cependant pas prononcé avant le début de Juin 2015.

En regrettable revanche, à l'instar d'autres affaires de ce type, le préjudice lié à la perte d'exploitation sera en fin de compte supporté par le casino.

En effet, les problèmes de failles, identifiés clairement dans ce cas de roulette électronique (et non pas le modèle tactile), semblaient bien connus et il aurait donc été de la responsabilité du casino de corriger ce problème bien plus tôt.

Pour agrémenter cette histoire, à Metz, un casino a également été confronté à une situation d'escroquerie similaire à la roulette électronique, et bien que les quatre croupiers aient écopé de quatre mois de prison avec sursis, ils n'ont pas eu à reverser de préjudice à l'établissement, justifiant que leur rôle s'était limité à exploiter des failles déjà existantes sur des machines à sous censées être parfaitement sécurisées.

Il est intéressant de noter qu'il y a dix ans, tous les casinotiers attendaient avec impatience d'intégrer des machines électroniques prétendument plus sûres et moins susceptibles de fraude !

Cette situation illustre une fois de plus la nécessité de rester vigilant face aux avancées technologiques et de prêter attention aux détails, car à chaque fois qu'il y a de l'électronique, s'ouvre la possibilité d'influer sur le hasard… C'est un paradoxe !