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Le casino de Namur (anciennement appelé Kursaal) est un établissement de jeux et de loisirs avec un hôtel de standing sis au pied de la citadelle et en bord de Meuse, à la sortie de Namur vers La Plante, en Belgique. Conçu dans un style Art déco, le bâtiment a été érigé au début du XXe siècle et a été inauguré en 1914. Cependant, il a été détruit par un incendie en 1980, ce qui a donné lieu à une reconstruction du bâtiment méridional, qui a rouvert ses portes en 1986. L'architecture du casino est symbolique et fait écho à l'histoire d'une ville en pleine transformation.

Un premier Kursaal a vu le jour en bord de Meuse, à proximité de la confluence, devant l'hospice d'Harscamp, en 1879, sur la base des plans de l'architecte Joseph-Jean Naert, qui avait également contribué à la construction du second Kursaal d'Ostende. Ce bâtiment mixte, qui combinait une salle communale et une maison de jeu, a très vite montré ses limites, nécessitant des améliorations. Quinze ans plus tard, l'architecte de la ville, Frédéric Léanne, a été mandaté pour concevoir des annexes afin d'accroître les capacités du casino.

Malgré ces ajustements, la ville de Namur a décidé de demander à l’architecte Georges Hobé de proposer les plans d’un nouveau « kursaal » à construire sur un autre site, sur l’avenue Baron de Moreau, toujours en bord de Meuse, mais à proximité du pont de Jambes et de la Citadelle que Hobé avait également été chargé d'aménager à la suite de sa démilitarisation. Un avant-projet de 1907 fut refusé en raison de son coût trop élevé : la ville avait prévu un budget de 650 000 francs tandis qu'Hobé présentait un projet à 1.031.139,89 francs, sans les honoraires. Le second projet, plus adapté aux finances de la municipalité, a été approuvé en 1910, et les travaux ont commencé presque immédiatement. En 1911, l'ancien kursaal a été démoli pour faire place à de nouvelles infrastructures. Le nouveau kursaal a été inauguré le 2 août 1914, juste avant que la Belgique ne soit envahie par l'armée allemande.

Ce complexe est composé de deux bâtiments distincts, mais néanmoins reliés par une galerie couverte qui traverse un jardin intérieur, faisant partie d'un projet ambitieux pour la ville de Namur. Au début du XXe siècle, Namur entreprend des travaux de réaménagement significatifs pour embellir les rives des fleuves Meuse et Sambre, tout en intégrant le site de la Citadelle. L'objectif était de faire de Namur une destination de villégiature prisée. Cependant, ce haut lieu de détente et de loisirs pour les Namurois s'est vu obligé de s'adapter et de se spécialiser dans les jeux d'argent au seuil de la Seconde Guerre mondiale, alors que d'autres formes de divertissement, telles que les sports et le cinéma, ont vu leurs infrastructures se développer ailleurs.

Une sculpture monumentale en pierre de France, intitulée « Sambre et Meuse », a été inaugurée le 3 juillet 1954 pour orner l'arcade centrale du théâtre d'eau du casino de Namur. En 1980, le bâtiment méridional, connu sous le nom de Bâtiment ‘B’, a été consumé par un incendie. Sa reconstruction, dans un style contemporain et plus grand, a été confiée à l'architecte Georges Housiaux. Ce projet a également engendré la transformation du jardin intérieur et de la galerie qui reliait les deux bâtiments, remplaçant l’ensemble par un hall d’entrée moderne. La partie méridionale, désormais reconstruite, est occupée par un hôtel qui offre un accès direct au casino, le tout formant un édifice unifié. Pendant les travaux, la statue « Sambre et Meuse » a été déplacée et n'a jamais retrouvé sa place d'origine, entraînant même une longue bataille juridique lorsque la cour a constaté les dommages subis par l'œuvre.

Les salles de jeux se trouvent dans la partie reconstruite, inaugurée en 1986. Cependant, l'entrée côté Meuse a été abandonnée au début des années 2000 au profit de celle située côté citadelle pour l'hôtel et la salle de jeux, permettant également un accès à une salle qui a connu diverses transformations au fil des ans. Des vitraux figuratifs de l'artiste Bernard Tirtiaux ont été ajoutés au casino en 1986 et encore en 1994, apportant une touche artistique à l'ensemble. En début 2023, une nouvelle aile de 6 000 m², abritant un hôtel Mercure et un restaurant, a été inaugurée. Cette aile s'intègre parfaitement à la structure existante tout en revigorant le casino, qui se positionne désormais comme le Circus Casino Resort, un centre de villégiature moderne qui attire à nouveau de nombreux visiteurs. Le hall d'entrée a été déplacé vers la nouvelle aile pour optimiser l'accueil des clients, et le parking a été agrandi pour répondre aux besoins d'un flux de visiteurs en constante augmentation.

En mars 2004, une descente de police a mis au jour un système de fraude massive orchestré par les gestionnaires du casino, qui a perduré pendant près de vingt ans. Lors du comptage des recettes, une partie de l'argent était prélevée, permettant de garantir le silence des employés et des fonctionnaires complices. De plus, les gérants profitaient d'avantages illégaux, comme des repas gratuits dans le restaurant de l'établissement, financés par ces fonds détournés. L'affaire a entraîné la fin prématurée de la concession accordée par la ville, propriétaire des lieux. Le verdict rendu en mai 2014 a confirmé la culpabilité des individus impliqués, tandis que le casino a rouvert sous la direction d'un nouveau concessionnaire.

Cette nuit-là, à la fermeture des tables, un braquage audacieux a eu lieu lorsque deux individus cagoulés ont pénétré dans le hall du casino, menant à bien un vol de 250 000 € en espèces. Les coupables ont rapidement échappé, mais leur véhicule a laissé suffisamment d’indices pour leur identification. En dépit de ces incidents, le casino de Namur continue d’offrir une expérience de jeu inégalée, avec 250 machines à sous, une douzaine de tables de roulette, de blackjack et de poker, attirant 200 000 visiteurs en 2022, ce qui en fait la première destination touristique de la ville. Le casino abrite également son propre restaurant, situé avenue Baron de Moreau 1, B-5000 Namur.

• Grand hôtel de la citadelle de Namur

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